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Art et science pour la préservation des pôles à Monaco


Entre Art, science et témoignages d’explorateurs, la conférence Sculpter le Vivant, qui s’est tenue au Musée océanographique de Monaco le 14 juin 2024, a réuni Michel BASSOMPIERRE et trois spécialistes des pôles, Heïdi SEVESTRE, Rémy MARION et Nicolas DUBREUIL, pour sensibiliser à la préservation des milieux polaires.



Une conférence au service du vivant


Conférence Sculpter le Vivant, du sculpteur animalier Michel BASSOMPIERRE, avec Heidi SEVESTRE, Nicolas DUBREUIL et Rémy MARION, au Musée océanographique de Monaco.
©Frédéric PACOREL

Trois amoureux des pôles étaient présents pour cette conférence, animée par Véronique LEROY : Heïdi SEVESTRE, glaciologue, Rémy MARION, spécialiste des ours, et Nicolas DUBREUIL, explorateur des régions polaires. Pendant la réalisation d'une œuvre d'ours polaire en direct par Michel BASSOMPIERRE, les trois participants ont souligné la nécessité de protéger un vivant aussi sublime que menacé, bien au-delà de la figure symbolique de l'ours polaire :

Rémy MARION, spécialiste de l'ours, à la conférence Sculpter le Vivant du sculpteur animalier Michel BASSOMPIERRE, à Monaco.
Rémy MARION ©Frédéric PACOREL

 

« Il ne faut pas utiliser l'ours à toutes les sauces. Il faut l'utiliser comme symbole mais pas trop non plus », estime Rémy MARION, selon lequel d'autres espèces sont dans un danger encore plus immédiat. Pour le spécialiste des ours, si l’ours polaire nous fascine autant, c’est avant tout parce que « c'est un animal magique, avec une élégance extraordinaire que sait très bien rendre Michel, et cette élégance est vraiment unique chez cet animal. »


Si l'ours polaire est bel et bien en danger, il n'est qu'une fenêtre sur la beauté fragile de la nature, fenêtre qu'il ne tient qu'à nous d'ouvrir…





L’émotion, moteur de l’action


Pour s'ouvrir à ces enjeux environnementaux, Heïdi SEVESTRE a souligné l'importance de l’émotion. Le rôle de l'émerveillement dans la préservation du vivant était en effet l'un de ses messages clés lors de cette conférence : « Il faut absolument trouver le moyen de s'émerveiller de cette nature qu'on a encore autour de nous, du plus petit insecte au plus grand mammifère. Gardons ces yeux d'enfants. Si on perd cette connexion avec la nature, on n'a plus rien compris. »


Heïdi SEVESTRE à la Conférence Sculpter le Vivant de Michel BASSOMPIERRE, au Musée océanographique de Monaco.
Rémy MARION et Heïdi SEVESTRE ©Frédéric PACOREL

Une réflexion partagée par l'ensemble des invités et par l'organisateur de la soirée, Michel BASSOMPIERRE : « Avec mon âme d'enfant, j'essaye de représenter ce qui est beau à mes yeux. Montrer ce qui est beau aux autres, ça peut permettre de se dire qu'il y a des choses belles et essayer de les conserver ».


La glaciologue Heïdi SEVESTRE et le sculpteur animalier Michel BASSOMPIERRE, au Musée océanographique de Monaco.
Heïdi SEVESTRE et Michel BASSOMPIERRE ©Frédéric PACOREL

Selon Cyril GOMEZ, directeur adjoint de l'Institut océanographique de Monaco, les animaux polaires représentés par Michel BASSOMPIERRE constituent justement « un fabuleux vecteur de sensibilisation visant à éveiller les consciences, à la nécessité d'avoir un meilleur équilibre entre l'Homme et la nature. »


Pour la glaciologue, la science aussi se doit d’émouvoir si elle veut pousser les gens à agir : « Il n'y a plus aucun doute sur le fait que notre langage commun, ce sont les émotions. Si on veut vraiment faire cette transition de la connaissance à l'action, il va vraiment falloir passer par les émotions. » Son message est clair : « En tant que scientifiques, osons parler comme des humains et pas comme des robots, et je pense que la planète s'en portera un petit peu mieux. »


L'explorateur Nicolas DUBREUIL, le spécialiste des ours Rémy MARION, la glaciologue Heïdi SEVESTRE et le sculpteur animalier Michel BASSOMPIERRE, en conférence au Musée océanographique de Monaco.
Nicolas DUBREUIL, Rémy MARION, Heïdi SEVESTRE et Michel BASSOMPIERRE ©Frédéric PACOREL


L'Art, un puissant lien culturel


Si l'Art sensibilise, il est aussi un pont entre les différentes cultures, autour du même amour du vivant. « L'Art, c'est l'essentiel, c’est ce qui fait tout. Au Groenland, il est partout, dans le moindre objet qu'ils sculptent », a raconté l’explorateur Nicolas DUBREUIL. « L'Art, c'est ce qui transcende le beau. Cet Art, c'est tout à coup un regard éclairant et tout à coup une manière de communiquer avec ces communautés, d'égal à égal. » Dans les régions polaires, où la nature impose ses lois, l'Art devient un mode de communication universel et profond. Un témoignage qui nous questionne sur notre propre rapport à l'Art et sur l’importance de celui-ci dans nos sociétés.


L'explorateur Nicolas DUBREUIL, au Musée océanographique de Monaco.
Nicolas DUBREUIL ©Frédéric PACOREL

Un dialogue entre Art et science nécessaire

 

Pour les intervenants de la conférence Sculpter le Vivant, l'Art et la science ne sont pas des univers séparés : tous ont souligné l'importance de trouver un langage commun pour susciter l'émotion et pousser à l'action.

 

Face aux enjeux environnementaux actuels, une alliance entre Art et science s'avère plus que jamais nécessaire. L'ours polaire de l'artiste, façonné sous les yeux du public lors de cette soirée, incarne l'urgence de préserver ce qui peut encore l'être et de renouer un lien d'émerveillement au vivant. Une œuvre fragile, mais pleine d'espoir, à l’image de ces milieux polaires, qu'il est encore possible de sauver...


Le sculpteur animalier Michel BASSOMPIERRE à la conférence "Sculpter le Vivant", au Musée océanographique de Monaco.
Michel BASSOMPIERRE ©Frédéric PACOREL

 

Les Géants des Glaces à Monaco

 

Cette conférence s’est tenue dans le cadre de l’exposition Les Géants des Glaces de Michel BASSOMPIERRE, au Musée océanographique de Monaco, proposée en partenariat avec les Galeries BARTOUX. Jusqu’au 6 octobre 2024, elle réunit sept œuvres monumentales, dont cinq inédites : quatre ours polaires et un manchot empereur.



Affiche de l'exposition "Les Géants des Glaces" de Michel BASSOMPIERRE au Musée océanographique de Monaco, avec les Galeries BARTOUX.

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